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Vase à mumie
Musée de la médecine
Terre cuite – 20,5 cm – XXe s. – Majolica Monopoli, Italie
MM-2014-125
Sur ce vase de style égyptien sont peints deux personnages. Il s’agit très probablement d’un homme (vêtu d’un pagne) se présentant devant le pharaon, assis, et reconnaissable à son sceptre, sa coiffe et la croix d’ankh qui le surplombe. Ce récipient était destiné à contenir et transporter de la mumie ou poudre de momie.
L’usage de cette substance remonterait aux croisades du XIIe siècle. À cette période, les médecins arabes utilisaient du bitume pour soigner les maux de ventre et les plaies ; cette matière était alors appelée « mumia » selon sa dénomination en persan. Les « Européens » l’associèrent ainsi, suite à une mauvaise traduction, aux momies. Ils firent l’usage du liquide d’embaumement qui s’écoulait des momies et puis, plus tard, des chairs directement. Cette substance, très chère car très rare, connut un véritable engouement dès le Moyen Âge ; elle était employée pour désinfecter et cicatriser les plaies, anesthésier, atténuer les migraines, les maux de gorge et la toux. Elle pouvait être utilisée sous la forme d’onguent, de liqueur diluée ou de poudre [1].
La poudre de momie était également utilisée en peinture comme pigment appelé « brun de momie ». Supposé produit à base de momie broyée, ce pigment était très souvent préparé à partir de contrefaçon. Les études menées sur ce pigment n’ont d’ailleurs pas permis d’en établir l’origine réelle.
[1] A. Le Guérer, « Un remède odorant macabre : la momie », dans Les Essentiels d’Hermès. À vue de nez, CNRS Éditions, Paris, p. 127-142.
Thierry Appelboom
Administrateur délégué du Musée de la médecine