Jardin botanique Jean Massart

lilas japonais

Je vous parle d’un arbre que les fans de lilas peuvent ne pas connaître, Syringa reticulata, le lilas « japonais ». Les guillemets ont toute leur importance, comme nous le verrons un peu plus bas.

Ce mois-ci, alors que les lilas communs de la grande allée du jardin sont déjà tous fanés, nos deux lilas japonais embaument et se couvrent de grappes de petits fleurs blanches. Contrairement à leurs biens connus cousins, pour apprécier pleinement les individus présents au Jardin Massart, il faudra relever la tête : il s’agit de véritables petits arbres et non d’arbustes ! Il arrive régulièrement que cette espèce forme seulement un petit nombre de troncs, voire un tronc unique (qui peut atteindre plus de 12 m). Autre particularité, qui s’apprécie sans torticolis : son écorce est rougeâtre et s’exfolie par endroit.

Si vous aviez encore un doute, les fleurs de ce lilas ont le calice aussi long que le tube de la corolle et des étamines proéminentes dépassant de la fleur. Les feuilles trahissent donc sa parenté avec le lilas commun, mais en miniature.
 

lilas japonais


Il existe trois sous-espèces de lilas japonais : S. reticulata subsp. Reticulata – le seul réellement natif du japon –, S. reticulata subsp. pekinensis – que l’on trouve en Chine – et S. reticulata subsp. amurensis – originaire de Corée et de l’est de la Russie (bassin oriental du fleuve Amour, notamment). Au jardin Massart, nous possédons en réalité la sous-espèce pekinensis ; nous devrions donc plutôt parler de « lilas chinois ».

Le reste du genre Syringa est bien représenté au Jardin Massart. Outre nos multiples Syringa vulgaris de l’allée centrale et nos lilas japonais, nous comptons une petite dizaine d’espèces : S. pubescens subsp. patula, S. tomentella subsp. sweginzowii, S. villosa subsp. wolfii, S. tomentella subsp. yunnanensis, S. oblata, S. komarowii, S. pubscens subsp. pubescens.

Puisque S. reticulata est l’espèce avec la floraison la plus tardive du genre (jusque fin juin), nous vous donnons rendez-vous au mois de mai prochain pour apprécier la majorité de ces espèces en fleur.
 

lilas JJM


Un peu d’étymologie…
Du latin « syrinx », signifiant « tuyau », le nom de genre du lilas fait référence à sa tige moelleuse, utilisée notamment pour faire de petites flûtes ou sifflets une fois la moelle retirée. Notons que le même terme a par ailleurs donné le mot « seringue », soit un tuyau par lequel circule du liquide.

Un Syringa n’est pas un seringat !
Le nom de genre des seringats est Philadelphus ; pourtant, la ressemblance est troublante entre les deux mots : Syringa et seringat. Cela vient du fait qu’à la Renaissance, avant que Linné décide de mettre de l’ordre dans la classification du vivant, de nombreuses plantes odorantes s’appelaient Syringa : le lilas commun, à l’époque Syringa caerulea, mais aussi le seringat (Philadelphus coronarius), à l’époque Syringa alba. Les deux plantes appartenant à des familles botaniques bien distinctes – les Oleaceae d’une part et les Hydrangeaceae de l’autre –, Linné a classé les deux plantes dans des genres différents et n'a semble-t-il pas trouvé opportun de laisser au seringat le nom de Syringa en latin.

Les seringats sont également bien représentés au Jardin Massart.

Contrairement aux Syringas, dont les identifications ont été vérifiées et confirmées par notre dendrologue tout récemment, les Philadelphus sont en cours de vérification. Mais nous comptons plus de sept espèces différentes, parmi lesquelles le bien connu Philadelphus coronarius, mais également P. californicus et P. delavayi.

 

syringas



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Alexia Totte
Jardin botanique Jean Massart

Mis à jour le 14 août 2023