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Le dologale de Dybowski (Dologale dyboswkii) du Muséum de Zoologie et d’Anthropologie

Muséum de Zoologie et d'Anthropologie

dologale de Dybowski

Déjà mis à l’honneur sur Facebook au début de l’été à l’occasion de l’opération CrossMuseums « Odyssée africaine » [1], ce spécimen très rare mérite de vous être présenté.

Appelée aujourd’hui aussi Mangouste des savanes ou « Poussargue », elle doit son nom au zoologiste français Eugène de Pousargues. Pousargues l’a décrite en 1893 dans le genre Crossarchus, sur base de la formule dentaire et de caractéristiques morphologiques, et distinguée comme nouvelle espèce sur base de la description du pelage, très différent des quatre autres crossarques connus alors. Son nom d’espèce est, comme souvent à l’époque, un hommage à la personne qui a procuré les animaux nouveaux au descripteur : l’explorateur Jean Dybowski. Les spécimens types qui ont servi à la description furent capturés entre mars et juin 1892 dans le haut Kemo, un affluent de la rive droite de l’Ubangi, en République centrafricaine.

Une rareté dans les musées !
En 2015, il n'y avait que 31 mangoustes de Dybowski répertoriées en collections et seulement quelques rares observations dans la nature (source UICN 2015) !
L'aire de distribution de cette mangouste est aussi limitée que le nombre d'observations en nature.
On sait très peu de choses sur le mode de vie de cet animal, qui paraissait rarissime... Mais, depuis 2015, un projet de recherche sur le terrain, qui utilise les nouvelles technologies de « pièges » photographiques, permet de récolter des informations correctes et documentées sur le comportement, la biologie et la génétique de l'espèce. Ces données permettent de cerner les différences et ressemblances avec d'autres espèces proches qui vivent dans la même région.
L’animal naturalisé en position dressée serait la mangouste répertoriée dans le catalogue descollections d'histoire naturelle de l’Université de Bruxelles depuis 1895, soit la fin du XIXe siècle. L'« Odyssée africaine » nous a permis de redécouvrir un « trésor caché » de nos collections ! Fait-il partie de la trentaine d’animaux déjà répertoriés en collections ? Espérons que ce « post » du XXIe siècle incitera des chercheur·e·s intéressé·e·s à venir l'examiner !


[1] Huit musées d’Histoire naturelle ont proposé, tour à tour pendant deux semaines, la découverte d’un spécimen de leurs collections particulièrement intéressant, autour du thème de l’Afrique : Muséum de Bordeaux, Musée d’Histoire naturelle et d’Ethnographie de Colmar, Musée d’Histoire naturelle de Lille, Muséum de Toulouse, Muséum de Grenoble, Muséum de Zoologie et d’Anthropologie de l’ULB, Musée zoologique de Strasbourg, Muséum départemental du Var.


Laurence Belalia
Conservatrice du Muséum de Zoologie

Mis à jour le 15 octobre 2020