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La primevère élevée, exemple de stratégie de reproduction chez les plantes à fleurs

Jardin botanique Jean Massart

Primevère élevée
Planche didactique
Fleur de primula

Si l’on connait bien les primevères horticoles qui garnissent nos jardinières dès le début du printemps, peut-être sommes-nous moins familiers des primevères sauvages que l’on peut observer notamment au Jardin botanique Jean Massart. Elles méritent pourtant de s’y attarder.

La primevère élevée (Primula elatior) est une plante herbacée vivace de mi-ombre et à fleurs jaune, qui s’observe dans les forêts et prairies de fauche fraîche à humide. Elle est présente notamment dans l’arboretum et la zone humide du Jardin Massart, où elle forme des rosettes de feuilles basales et fleurit de mars à mai.

Si l’on regarde attentivement les fleurs de différents individus, on observe qu’elles ne sont pas toujours parfaitement identiques.

En effet, la primevère élevée est un très bon exemple de l’hétérostylie chez les fleurs.

C’est-à-dire ?

Chez la primevère élevée, les fleurs sont regroupées en inflorescence. Les pétales, partiellement soudés, forment un tube. Si l’on observe l’intérieur de la fleur (voir planche didactique), on remarque que la taille du style (organe femelle) et la position des étamines qui contiennent le pollen (organe mâle) sont de deux types.

Soit le style est court et les étamines sont en position haute (Type A), soit le style est long et les étamines sont en position basse (Type B).

Une plante aura soit des fleurs de type A, soit des fleurs de type B, jamais les deux sur la même plante.

Il s’agit d’une adaptation à la fécondation croisée.

En effet, l’endroit de contact entre les organes sexués de la plante et l’insecte pollinisateur qui visite une de ces fleurs sera différent suivant le type A ou B.

Par exemple, après avoir visité une fleur de type A, la position du pollen qui couvrira l’insecte correspondra à l’endroit touché par le style de la fleur de type B lors de sa visite dans celle-ci, si bien que la probabilité que le pollen de type A se dépose sur le pistil de type B est plus grande ; idem de B vers A.

Cette stratégie de reproduction favorisant la fécondation croisée est avantageuse pour l’espèce, car cela réduit les effets négatifs de la consanguinité. Cela permet par conséquent de maintenir la diversité génétique au sein de l’espèce.


Laurence Belalia
Jardin botanique Jean Massart

Mis à jour le 15 mai 2021