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Cuisine de poupées – 1840-1970
Écomusée du Viroin - Treignes
Cette cuisine en bois dont les parois sont assemblées à queue d’aronde, présente une finition en bois naturel à l’extérieur, des murs intérieurs peints d’origine et un plancher en damier peint en rouge et crème. Cette cuisine a sans doute été fabriquée à ou près de Nuremberg, entre 1840 et 1860. L’ensemble a été adapté au marché français, en y incluant un modèle exceptionnel de fourneau français, en lieu et place du traditionnel potager à hotte ou du fourneau en tôle de Nuremberg.
Le fourneau en fonte, fabriqué dans les Fonderies de Larians-et-Munans (Haute-Saône), en Bourgogne/Franche-Comté, et datant du Second Empire, soit de Napoléon III, entre 1852 et 1870, est intact et possède tous ses accessoires. Il est presque devenu impossible de trouver une telle cuisinière de la même époque grandeur nature avec ses accessoires originaux. Ce fourneau à bois avec sa porte de chargement à ouverture frontale, son grand foyer à sole coulissante et son mode de montage est typique des poêles fabriqués vers le milieu du XIXe siècle dans le nord et l’est de la France. Les motifs décoratifs floraux moulés, les lyres et le visage mythologique central sont caractéristiques du style néoclassique, un peu teinté de romantisme.
Les Fonderies de Larians ont une longue histoire, toujours en cours. Un arrêt du Conseil d’État du 20 août 1737 autorise la mise en place d’un haut fourneau pour l’exploitation des
mines de Larians et Loulans. Cependant, d’autres sources indiquent que des bâtiments de fonderie existent déjà à Larians dès 1656. Dans le courant du XVIIIe siècle, le haut fourneau produit principalement des boulets et des bombes. Acheté en 1820 par F. B. Derosne, maître de forges à la Grâce-Dieu, la fonderie s’oriente dans le second quart du XIXe siècle vers la production de fonte de seconde fusion : calorifères, poêles, bornes-fontaines, marmites, vases... et fourneaux de cuisine miniatures. Au moment de l’extinction du haut fourneau en 1862 ou 1863, la fonderie est équipée de deux cubilots. L’atelier de fonderie est reconstruit en 1888. La Société Derosne et Cie, qui exploite la fonderie depuis 1894, est vendue en 1959 à la Société Girardet-Dartevelle, qui abandonne la fabrication des appareils de chauffage au profit de pièces détachées en fonte grise. Reprise en 1991 par la Société des Fonderies de Treveray, appartenant au groupe Hachette-Driout, la fonderie fabrique aujourd’hui, grâce à quatre fours électriques, environ 100 tonnes par mois de pièces en fonte d’alliage, destinées aux installations hydrauliques.
La cuisine elle-même, de conception donc presque certainement bavaroise, dispose de nombreux accessoires originaux, ustensiles et vaisselle fixés au mur ou sur des meubles assemblés à queue d’aronde. Le présentoir à assiettes contient une grande collection d’articles de table en étain, y compris des pichets ouverts, divers bols, assiettes, un ensemble de plats couverts empilables, une soupière couverte, un couvercle en verre pour le fromage... Deux salières fixées au mur complètent cette collection de 42 pièces en étain. Le mur surchargé à droite montre une collection de 15 pièces d’ustensiles de cuisine en cuivre, comprenant des moules à coquille, divers bols et moules à tarte plats, un plateau et deux jarres à eau à poignée. Sur le mur du fond, autour de la cuisinière, sont fixés de nombreux ustensiles de cuisine en métal tels que divers tamis, passoire et entonnoirs, des hachoirs, un fouet, ainsi qu’une planche et un maillet en bois... Un fer à repasser sur son support se trouve devant le fourneau.
Bois, fonte, cuivre, étain, fer, grès, porcelaine, vannerie
Fonderie de Larians, Larians-et-Munans, Haute-Saône, France, pour la cuisinière (1852-1870), et probablement région de Nuremberg pour le décor et les accessoires, qui pourraient dater d’entre 1840 et 18602, sauf la baguette, forme de pain typiquement française, bien attestée au XIXe siècle.
Hauteur : 33 cm ; largeur : 61,5 cm ; profondeur : 36 cm.
Fonctionne au bois, au charbon de bois et au charbon.
Achat de la Fondation Chimay-Wartoise, sur la demande de l’Écomusée du Viroin. Dépôt à l’Écomusée du Viroin, inv. Cuis 153.