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Compas anthropométrique du Professeur François Twiesselmann (1910-1999)
Musée d'anatomie et embryologie Louis Deroubaix
Fig. 1. Le compas anthropométrique du Professeur François Twiesselmann
Nous présentons ici un compas anthropométrique (Fig. 1) ayant été utilisé par le Professeur François Twiesselmann et destiné à collecter des mesures d’anthropologie physique.
Savant et grand humaniste, François Twiesselmann (Fig. 2) était médecin de formation. Il a commencé sa carrière au Laboratoire d’Anatomie et Embryologie humaines de la Faculté de Médecine de l’ULB, où il fut chef de travaux. Mais il fut rapidement désigné chef de section d’Anthropologie à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et devint aussi professeur de génétique humaine et d’anthropologie à l’ULB. Il est le père de l’anthropologie belge et le fondateur de l’anthropologie quantitative et statistique.
Dans le cadre de ses travaux scientifiques, il a effectué en 1949 une mission anthropobiologique au Congo, dans le but de collecter des données anthropométriques [1]. Ces informations étaient destinées à comparer différentes ethnies et à tenter ainsi de mieux comprendre le peuplement de l’Afrique et les affinités entre les diverses populations. Ce travail permettait aussi de dépister d’éventuels retards de croissance (malnutrition, hypovitaminoses) et, du reste, a été poursuivi au sein des écoles bruxelloises. Ces travaux n’avaient aucun point commun avec les enquêtes anthopométriques plus anciennes, notamment dues à Paul Broca (1824-1880), qui visaient à établir une « hiérarchie des races ». François Twiesselmann réfutait en effet le concept de race et privilégiait la notion de variabilité statistique et régionale dans les populations [2].
Afin de rendre la méthode accessible à tous, il a rédigé et publié la même année un précis d’anthropométrie (Fig. 3 et 4), dans lequel il a dessiné les instruments nécessaires à de telles études (Fig. 4).
Fig. 2. Le Professeur François Twiesselmann
Fig. 3. Page de garde de l’« Aide-mémoire d’anthropométrie »
Fig. 4. Les instruments des mesures anthropométriques
Au moment où le service d’anthropologie de l’Institut royal des Sciences naturelles a dû changer de locaux (désormais plus exigus !), le matériel du Professeur Twiesselmann demeuré sur place et devenu inutile depuis de nombreuses années a été aimablement cédé au Laboratoire d’Anatomie de l’ULB, où l’intéressé avait commencé sa carrière. Ce sont des outils précieux pour l’étude de l’histoire de l’anthropologie. Ils témoignent aussi de l’œuvre de François Twiesselmann, qui a clairement marqué de son influence l’anthropologie moderne par son apport majeur à la fondation des méthodes statistiques aujourd’hui couramment mises en œuvre et qui ont permis de passer du niveau de l’individu à celui des populations.
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[1] Twiesselmann, F. & R. Orban, « Récit d’une mission anthropobiologique au Congo belge (1 février-30 mai 1949) », Anthropologica et Praehistorica, 118, 2007, 177-199.
[2] Cf. Interview pour la RTB de François Twiesselmann par Paul Danblon (1931-2018) à propos de la prétendue race juive, où ses opinions sur l’inexistence des races humaines est clairement exprimée (disponible sur EUscreen - Jews (Part 6)).
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Stéphane Louryan & Nathalie Vanmuylder
Musée d'anatomie et embryologie Louis Deroubaix