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Lynx lynx. Le lynx d'Eurasie, un retour chez nous ?
Muséum de Zoologie et d'Anthropologie
En 2014, le Muséum de Zoologie et d’Anthropologie de l’ULB a acquis un magnifique spécimen naturalisé de l’espèce Lynx lynx, communément appelé lynx d’Eurasie ou lynx boréal ou encore lynx commun. Ce Felidae se reconnaît aisément par ses oreilles pointues prolongées d’un pinceau de longs poils noirs, par une queue courte également terminée par un manchon noir et par des favoris touffus sur les joues. Son pelage varie du blanc crème au brun-roux en fonction de la saison et présente un nombre variable de taches noires. Il mesure entre 80 et 130 cm de long, pour une hauteur au garrot de 55 à 75 cm et un poids de 18 à 25 kg.
Solitaire et très discret, le lynx commun chasse de nuit sur un territoire qui peut s’étendre sur 100 à 400 km2. Dans nos régions, sa proie principale est le chevreuil, dont il peut contribuer à réguler les populations. Il est également susceptible de s’attaquer au mouton domestique, ce qui explique pourquoi il fait partie des grands prédateurs redoutés par les éleveurs.
Après une gestation d’un peu plus de deux mois, la femelle donne naissance à 1 à 4 jeunes qui resteront avec leur mère jusqu’à environ 10 mois et se reproduiront à leur tour vers l’âge de 2 ans à 2 ans et demi.
Autrefois présent partout en Europe, le lynx boréal se rencontre aujourd’hui sur un vaste territoire, qui s’étend principalement sur la moitié nord de l’Eurasie, mais également dans les zones montagneuses situées plus au Sud. Ses populations ont fortement régressé jusqu’au milieu du XXesiècle, suite à la chasse intensive dont il a fait l’objet (au même titre que le loup et l’ours) ainsi qu’à la réduction et à la fragmentation de son habitat forestier. Animal intégralement protégé depuis la fin des années 1970, le lynx d’Eurasie n’est plus considéré aujourd’hui comme une espèce en danger. En Europe, son effectif total est estimé entre 8.000 et 10.000 individus. Toutefois, les populations de grandes tailles sont toutes localisées dans les pays nordiques et en Europe de l’Est. En Europe occidentale, on ne compterait que quelques centaines d’individus, tous issus de réintroductions à partir de populations des Carpates. Ces réintroductions connaissent un succès mitigé et ne permettent pas actuellement de considérer que le lynx est en phase d’expansion dans nos régions. En Belgique, depuis le début des années 2000, il a été aperçu de façon sporadique dans l’est du pays, à la frontière avec l’Allemagne. Si sa présence se confirme, il pourra figurer, avec le loup, parmi les espèces de retour chez nous après plus d’un siècle d’absence.
Références :
P. Stahl & J.-M. Vandel, Le Lynx boréal (Lynx lynx Linné 1758), Société française d’Étude et de Protection des Mammifères (SFEPM) (= Encyclopédie des carnivores de France, 19), 1992, 65 p.
C. Scheid, Le Lynx a-t-il encore sa place dans les Vosges ? Statut actuel, acceptation et perspectives pour le lynx dans les Vosges, Vosges du Nord et Pfälzerwald (= Expertise écologique & faunistique), 2003 (https://www.ferus.fr/wp-content/uploads/2014/01/Etude-Lynx-Vosges.pdf, consulté le 14/10/19).
http://biodiversite.wallonie.be/ (consulté le 14/10/2019).