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Microscope ayant appartenu au Prix Nobel Jules Bordet

Musée de la Médecine

Microscope ayant appartenu à Jules Bordet
Microscope ayant appartenu à Jules Bordet

Tableau Bordet par Mayol
Tableau Jules Bordet devant son microscope représenté par le peintre belge Jacques Mayol en 1921

Adolescent déjà, Jules Bordet (1870-1961) faisait preuve d’une intelligence supérieure. Ébloui par les alexandrins, il récitait d’affilée et d’une voix de stentor, avec d’amples gestes, des pages entières de Victor Hugo. À l’âge de 16 ans, il commença des études de médecine dans notre Université (à l’époque logée au Palais Granvelle), qu’il termina avec la plus grande distinction en six ans. C’est alors qu’il débuta ses premières recherches dans le Laboratoire de Botanique du professeur Leo Errera et, à 22 ans, il publia dans les Annales de l’Institut Pasteur un premier travail intitulé « Adaptation des virus aux organismes vaccinés ». Le combat contre les épidémies était déjà l’enjeu médical du XIXe siècle. En 1894, il partit à Paris se former à l’Institut Pasteur, sous la direction d’Élie Metchnikoff (Prix Nobel 1908), pour qui il avait une profonde admiration. Ce fut pour lui l’occasion de rencontrer d’autres pionniers de l’immunologie, comme Besredka ou Pfeiffer. Rentré à Bruxelles en 1901, il profita des avancées du microscope optique avec des lentilles de formes différentes, qui corrigent l’aberration chromatique, pour identifier une série de microorganismes. Avec son beau-frère Olivier Gengou, ils parvinrent à expliquer comment antigène, anticorps et complément interagissent pour détruire les agents infectieux. Ainsi ont pu être mis au point des tests de détection des maladies infectieuses dont on se sert encore aujourd’hui. Les recherches de Jules Bordet furent récompensées par le Prix Nobel de Physiologie et de Médecine attribué en 1919 et remis en 1920.

Jules Bordet a écrit : « On dit souvent que la vie est belle ; elle l’est pour ceux qui en jouissent, elle l’est davantage encore pour ceux qui cherchent à la comprendre » et « Le libre examen n’est pas le droit de croire ce que l’on veut, mais celui de s’incliner devant la vérité ».

À méditer...


Thierry Appelboom
Administrateur délégué du Musée de la Médecine

Remerciements à la famille Govaerts et aux autres descendants de Jules Bordet d’avoir mis en dépôt ce microscope au Musée. 

Mis à jour le 18 novembre 2020